Avril: Devenir Parents | Page 8 | Femiboard: Grossesse
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Avril: Devenir Parents

micha

Fan de mes zèbres
#36
Re : Avril: Devenir Parents

Et voilà des sujets pour d'autres discussions !!
Je te rejoins Mape, sur le ressenti que tu as.

J'ai un pré ado à la maison et je me marre de le voir "se faire" : il a un bon fond, est gentil comme tout mais râle tout le temps, ronchonne pour me gratifier d"un "maman t'es trop cool" l'instant d'après ou d'un "tu viendras me faire un bisou et un câlin ?"...Ca m'éclate !
Côté angoisses, je me lance dans des lectures saines : Dolto, Ruffo et Cie !
Ce qui est angoissant c'est de se dire qu'on donne une éducation et des principes à nos enfants et que, malgré tout, ils peuvent très bien "mal tourner"...
 

briandhuet

Modé-Animatrice
Membre du personnel
#37
Re : Avril: Devenir Parents

C'est étrange pour moi de lire que certaines d'entre vous se sont senties mère dès la grossesse. Moi je n'ai jamais fait le lien dans ma tête entre les deux périodes. J'ai été enceinte (et j'ai adoré ça), et j'ai eu des enfants. Les deux n'ont aucun rapport. Evidemment je sais qu'il y a comme un rapport de cause à effet -ne me traitez pas de blonde !!- mais c'est théorique. Mes enfants, j'aurais pu les adopter que ça aurait été pareil. Avant la naissance il y avait un être non identifié qui faisait des bosses dans mon ventre. Après la naissance, mon bébé est apparu et le truc dans le ventre a disparu. Moi c'est vraiment comme ça que je l'ai vécu.
 

mape

New Member
#38
Re : Avril: Devenir Parents

C'est vrai que c'est étrange... mais c'est peut-être dû à tes fausses couches ? Comme un moyen de ne pas trop souffrir si la grossesse ne va pas à terme. tu ne perds pas ton enfant, mais le "truc dans le ventre" comme tu dis. Une protection ?
 

briandhuet

Modé-Animatrice
Membre du personnel
#39
Re : Avril: Devenir Parents

Peut-être. En même temps je n'ai pas l'impression. J'ai des mécanismes de protection mais en général je les perçois plus ou moins. Là, pas du tout. Et c'est drôle parce que ma petite soeur a vécu ses grossesses comme moi. Je demanderai à ma soeur aîné lorsqu'elle aura accouché comment elle le vit, histoire de voir si c'est un truc familial ! Du coup pour moi, mon vécu c'était normal et je croyais que tout le monde le vivait plus ou moins pareil. Enrichissante cette discussion !
 

valoupuce

Modé-Animatrice
Membre du personnel
#40
Re : Avril: Devenir Parents

Je n'avais pas eu le temps jusque-là, mais ca y est, je me lance :). J'aimerais aussi ajouter que je trouve toutes vos expériences vraiment enrichissantes et je vous remercie toutes de les partager !

Devenir Parents était-il un projet commun du couple ? (bébé prévu, bébé surpris, L’un prêt mais pas l’autre etc)

Pour nous, oui c'était un projet commun. On a dû parler "bébés" à peu près... au 1er rdv :p ! Alors que nous n'étions pas encore ensemble ;) ! Evidemment on n'était pas encore sûrs qu'on les aurait ensemble, nos enfants. Mais finalement tout s'est fait assez naturellement par la suite et on a vite su qu'on voudrait vite fonder une famille.
On a dû faire des choix professionnels, pour moi en particulier, puisque je le rejoignais en Allemagne : j'y ai fait mon stage de fin d'études, j'ai dû apprendre l'allemand (j'avais appris l'anglais et l'espagnol à l'école...), et quand il nous a fallu décider ce que je ferai après mon stage de fin d'études (sept. 2003), nous nous sommes vraiment posé la question des bébés : d'un côté, la situation économique en 2003 était peu favorable pour me permettre de trouver un emploi facilement, encore moins sans maîtriser parfaitement la langue allemande, de l'autre, on me proposait de commencer un doctorat (3 ans) dans le groupe où j'avais effectué mon stage de fin d'études (ce qui était confortable car : pas besoin de chercher un emploi, et tous mes collègues savaient que je ne parlais pas un mot d'allemand 6 mois auparavant)...
Là, je me suis retrouvée face à un dilemme : je ne voulais pas attendre 3 ans avant de penser à un bébé (j'en rêve depuis que je suis en âge de jouer à la poupée !), d'un autre côté, je ne me sentais pas capable de chercher un emploi en n'ayant appris l'allemand que pendant 6 mois. Ca m'a déchiré le coeur, car je devrais attendre 3 ans avant de penser à un bébé, mais finalement j'ai choisi de faire mon doctorat, pour pouvoir me faire un nom professionnellement, apprendre tranquillement la langue de goethe, et être donc apte à travailler au top de mes capacités 3 ans après...

Nous nous sommes mariés au bout de 2 ans de doctorat, et après tout s'est enchaîné super vite : ma thèse s'est tellement bien passée que mon chef a voulu m'embaucher 7 mois avant la fin. J'étais heureuse, je me disais "chouette : 7 mois de gagnés sur nos projets bébés !". J'ai arrêté la pilule dès que j'ai su que j'étais embauchée en CDI, en février 2006, dans l'intention d'attendre jusqu'en août (on s'était toujours dit qu'on arrêterait la pilule 6 mois avant les essais bébé, pour laisser le temps à mes cycles de se remettre en place et que ca marche VITE).
Bref, pilule arrêtée en février, début de mon nouveau boulot en mars, achat d'une maison en mai (on voulait attendre de savoir où je trouverai un boulot après mon doctorat avant d'acheter une maison), rédaction de ma thèse terminée en juillet, emménagement en août et début des essais bébé le jour de l'emménagement !

Quelles difficultés avons-nous rencontrer ? (ex : angoisses, pma, grossesse à risques…)

1er cycle d'essai, j'ai eu une fin de cycle avec des pertes brunes et un gros gros retard... J'y croyais fort, j'ai fait 3 tests, négatifs évidemment, je ne comprenais pas et je voulais tellement pouvoir annoncer un +++ à mon chéri pour notre anniversaire de mariage fin septembre... Mes règles ont fini par arriver et un gros chagrin avec, mais après tout, pas grave, ce n'est pas anormal que ca ne marche pas du 1er coup. On a réessayé : octobre, novembre : pareil, ces pertes brunes en fin de cycles puis mes règles. J'ai fini par prendre rdv avec ma gygy pour savoir si c'était normal, ces pertes ! Rdv en décembre : elle m'a conseillé de faire un bilan hormonal à J3, fait sur le cycle de janvier. Rien d'anormal... Donc a commencé ici le bal des traitements et des stims. En novembre 2007, toujours pas de grossesse malgré les stims, on me propose de faire une coelio + hystéroscopie + hystérosalpingo pour vérifier si tout va bien : rien n'est trouvé à part un petit polype qui ne gênait en rien une grossesse.

A partir de là, ma gynéco m'a orientée vers la PMA, me disant que ca ne servait à rien de s'acharner avec des stims ! Je lui en suis d'ailleurs très reconnaissante. 1er rdv PMA en janvier 2008, 1ère fiv en mars/avril : négative malheureusement... 1 cycle de pause, puis 2ème fiv en mai/juin : enfin +++ !! Nous étions si heureux en faisant ce test pipi positif le jour de la fête des pères !!

Les angoisses ont malheureusement vite commencé puisque j'ai commencé à avoir des pertes brunes 15 jours après le test +... Ma gygy voit un petit hématome, rien de grave, je me repose. Et quelques jours après, je suis réveillée en pleine nuit par un ecoulement de sang : grosse hémorragie, plein de sang partout, je meurs de peur et je m'effondre en larmes dans la sdb, à 2h du matin, persuadée de faire une FC... Mon chéri se réveille, et nous pleurons comme jamais dans les bras l'un de l'autre. Vers 4h du matin, il me dit qu'il préférerait m'emmener aux urgences (moi je voulais attendre l'ouverture du cabinet de ma gygy) pour vérifier que je ne risquais rien, que la FC se déroulait bien et que l'hémorragie ne me mettait pas en danger. On va à l'hôpital, la mort dans l'âme... Et là, miracle, l'échographie montre un petit coeur qui clignote, je n'arrivais pas à réaliser mais mon bébé vivait toujours ! Ce n'était pas une FC ! Je suis restée 3,5 semaines à l'hôpital, le temps que l'hématome se résorbe et que mon bébé soit hors de danger. 3,5 semaines d'angoisse permanente, mais où j'essayais d'être la + positive possible, pour ne pas que mon bébé ressente mon stress.

Je suis sortie de l'hôpital et 10 jours après, en allant aux toilettes, j'ai senti un "truc" se décrocher puis une quantité astronomique de sang s'écouler........ Reflexe totalement débile : aller récupérer le "truc" au fond des toilettes pour vérifier que ce n'était pas mon bébé (quand j'y pense, quelle horreur, si ca avait été mon bébé, j'en aurais été traumatisée à vie...), puis tirer la chasse et foncer chez ma gygy... Elle n'était pas là, sa remplacante m'a prise tout de suite et en voyant l'innondation de sang, elle m'a dit "tout ce sang, c'est si liquide, il y a du liquide amniotique, je suis désolée, c'est une FC"... J'étais à 12SA+4, anéantie... Puis elle me fait une écho, et ô miracle : le petit coeur clignotait toujours, mon petit bébé bougeait, je l'aimais tellement mais j'avais si peur qu'il souffre, qu'il parte...
La gygy m'a appelé un taxi et envoyée à l'hôpital, j'y suis de nouveau restée 3,5 semaines. Les saignements ont été bien + longs et bien + abondants que la 1ère fois, j'étais morte d'angoisse, mais les jours passant (j'avais une écho chaque jour pour me permettre de voir le coeur de mon minichou battre), je reprenais espoir : mon bébé allait bien, il vivait, l'hématome n'était pas suffisamment étendu pour lui faire du mal.

Mon mari a également eu très peur de tout ca... Forcément, ne le vivant pas lui-même, ses émotions étaient le miroir des miennes. Il a été un amour tout le long, rentrant tôt du boulot, essayant de me rassurer au maximum, se réjouissant de voir notre petit bout évoluer et grandir.
Parallèlement à mon angoisse, j'ai quand même "béni" ces moments privilégiés : j'ai eu droit à une écho chaque jour pendant 3,5 semaines, j'ai pu voir mon bébé grandir au jour le jour, sucer son pouce pour la 1ère fois, jouer avec son cordon, etc. Pour moi, pour nous, il était déjà dans notre vie, nous étions déjà ses parents !!

J'ai senti mon bébé bouger à 15SA+3 (j'avais perdu 3kg à l'hôpital et je pense que mon utérus était quasiment à fleur de peau), j'étais si heureuse et surtout j'étais reconnaissante : il s'est fait sentir juste avant ma sortie de l'hôpital, comme pour me dire "maman, après tu n'auras plus d'écho tous les jours, mais moi je serai là pour te rassurer en te donnant des petits coups pour te montrer que je vais bien". Je le trouvais si chou, si gentil, j'étais déjà folle de lui !! Son papa a senti le 1er petit coup à 16SA+1, lejour de ma sortie d'hôpital ! Après ca, la grossesse-bonheur a commencé ! Je n'ai pas eu le droit de reprendre le boulot et j'en étais ravie : j'ai pu me consacrer à 1000% à mon bébé qui grandissait, préparer son arrivée, nouer des liens d'amour magiques et infinis avec lui : je lui parlais, il me répondait avec un coup de pied, faisait le petit train avec ses fesses, avait le hoquet, réagissait à mes caresses, dormait avec moi. J'ai adoré ma grossesse semi-alitée à la maison, je ne l'échangerais pour rien au monde contre une grossesse normale et sereine ! J'en ai profité à fond et j'ai pris soin de mon bébé au maximum, comme s'il était déjà dans nos vies, car il l'était déjà ! J'avais une écho toutes les 2 semaines, ca aide aussi beaucoup à "conceptualiser" ce petit être, c'était notre bébé, déjà parmi nous même si nous ne le voyions pas vraiment.

Et finalement, l'apogée de cette histoire d'amour avec mon bout de chou a été la naissance, 5 jours avant terme (une victoire pour moi !). Pour moi, ce fut le + beau moment de ma vie : je n'avais pas peur, je voyais l'accouchement comme "l'arrivée de mon bébé" et pas comme un moment de douleur, donc ce fut magique. J'ai eu un accouchement de rêve et lorsqu'il est apparu sous mes yeux, ce petit garcon si beau, si parfait, je le connaissais déjà, c'était mon fils, celui qui avait grandi au chaud en moi, et que j'aimais si fort depuis le 1er jour... J'ai été submergée d'amour pour lui, c'était irréel et tellement magique...

A quel moment, quelle occasion, avons-nous pris conscience que nous étions devenus parents?

J'ai déjà répondu dans la question précédente : par la force des choses, nous nous sommes sentis parents très très tôt et je n'échangerais ca pour rien au monde...

Quels changements l’arrivée du bébé a-t-il effectué dans nos vies ? (changements des priorités, idéologique, psychologique, remise en cause des rôles dans le couple, changement professionnel ou de logement…)

Le + gros changement a été un changement de priorité pour moi : seul mon petit amour et son bonheur comptait !! Depuis sa naissance, je prends peu de temps pour faire des choses pour moi, car ca me déchire le coeur de perdre une minute avec lui... Du coup, c'est vrai que c'est un peu plus difficile pour notre couple car je le fais passer très facilement au 2nd plan. Je suis juste en train d'en prendre conscience et d'essayer de corriger...

Autre gros changement, la relation que j'ai avec mes parents, ma mère notamment... Nous avons toujours eu une relation très conflictuelle, je me suis toujours sentie "rabaissée" par elle, nulle dans ses yeux, et je souffre d'un manque pathologique de confiance en moi à cause de ca. J'ai pris bcp de temps, bien avant d'avoir un enfant pour réfléchir à tout ca, à ce qui s'était passé qui avait pu me donner ce sentiment d'infériorité, et c'est grâce à cette réflexion que je sais aujourd'hui ce que je veux reproduire et surtout : ce que je ne veux PAS reproduire !
Du coup, aujourd'hui, ma relation avec ma mère évolue dans une tout autre direction : jusque-là, j'avais inconsciemment toujours cherché à la satisfaire, à essayer de gagner un peu d'estime dans ses yeux, pour gagner de l'estime dans mes propres yeux et me sentir avoir de la valeur.
Maintenant je me rends compte que j'ai activé un gros mécanisme d'auto-protection et de protection de mon poussin : quand elle est là, je sens qu'elle m'observe et désapprouve parfois ce que je fais avec Roméo, elle me fait des réflexions sans doute anodines et pas méchantes, mais moi je ne veux pas qu'elle s'immisce dans ma facon d'éduquer mon fils parce que je considère que la facon dont elle a agi avec moi ne lui donne pas ce droit. Elle a fait des erreurs aussi et ca m'énerve donc qu'elle ose me juger sur mon comportement... Avant, j'aurais sans doute tout fait pour essayer de la rendre "fière", pour essayer de gagner son amour (et je pense que c'est ca la grosse erreur qu'elle a faite avec moi, c'est qu'elle m'a toujours donné le sentiment que son amour était conditionnel, et je ne veux surtout pas reproduire ca), et maintenant, je me braque et je ne tiens plus compte de ses "remarques innocentes" parce que je veux protéger mon petit coeur, l'empêcher de ressentir un jour le même mal-être que moi.
J'ai déjà lu des milliers de fois que l'arrivée d'un enfant rapprochait souvent mère et fille... Moi c'est le contraire, j'aurais tendance à vouloir m'éloigner de ses réflexions pour me préserver et ne pas avoir l'impression qu'en + d'avoir été une fille insatisfaisante, je suis maintenant une mère médiocre...