W
Bonjour Briandhuet,
Pour mon fils, si j'ai tardé à répondre, c'est parce que nous avons oscillé entre grande déception, malade à la maison, audition de printemps à l'académie et collègue malade ce qui m'impose pleins d'heures sup. qui ne m'ont pas laissé beaucoup de temps.
Pour la visite à l'hôpital, nous sommes tombés sur une équipe (finalement, nous avons été reçu par 4 personnes, des "stagiaires" et le chef de service) qui n'était pas du tout réceptive à nos problèmes. Pour eux, nous voulions un enfant parfait, qui répondait entièrement à nos demandes et nous satisfaisait complètement. Ils se basaient sur le fait qu'Amadou n'a pas de retard à l'école et est dans la bonne moyenne de sa classe (75 %). Le fait que nous avions déjà fait des bilans depuis qu'il était petit était pour eux une indication que nous cherchions une maladie qui n'existe pas.
Ils ont quand même fait le bilan neurologique (toutes sortes de jeux comme suivre un doigt, marcher sur le joint entre deux carrelages, etc...) qu'Amadou a très bien réussi. Ils lui ont fait écrire une petite phrase. C'est vrai que son écriture est difficile à lire mais bon, la dame avait vu pire... même s'il est vrai qu'elle a de l'expérience car les médecins ont souvent une écriture épouvantable. Le chef de service nous a dit que la société voulait que tout le monde rentre dans un moule: tout le monde doit savoir tout faire, vite et bien mais que lui n'a pas de pilule miracle pour formater les enfants.
Les seuls points positifs sont qu'ils ont insisté sur le fait que, si Amadou faisait chaque jour quelque chose qui énerve mon mari (ex. renverser de la poudre de cacao ou mettre ses vêtements à l'envers), ce n'était pas de la provocation car Amadou n'a pas l'air d'un provocateur mais une limite qu'il avait et que ça ne servait à rien de lui crier dessus.
Nous avons aussi reçu les coordonnées d'une ergothérapeute spécialisée en bilan et suivi de dyspraxie mais qu'ils nous conseillent de consulter quand nous aurons quelque chose de concret à modifier. (Nous avons déjà fait une bonne année d'ergo pour l'écriture et je ne sais pas si j'ai envie de recommencer là maintenant...).
Moralité, nous aurions du patienter et prendre rendez vous avec un des médecins conseillés par l'association TDA/H car, même s'ils font de la pub pour l'association dans la salle d'attente, tous les médecins du service ne sont pas conscientisés au problème...
Nous sommes sortis plus désemparés que nous ne sommes entrés parce que d'un côté, ils n'ont pas tord: il y a pleins de choses qu'Amadou fait très bien. Par exemple, il a eu très difficile à apprendre à lire mais maintenant il lit aussi vite qu'un jeune de 18 ans (test PISA) alors qu'il n'a que 11 ans... ou il est passionné par la mythologie antique et en connaît bien plus que moi sur le sujet. Mais pour pleins de choses de la vie courante, il est un peu calamiteux. Mon mari l'appelle "monsieur tête en l'air" et moi, je devais lui associer un personnage de BD pour un travail d'école et j'ai immédiatement choisi Gaston Lagaffe. Personnage touchant mais un peu décalé quand même...
De plus, nous savons que le service après vente en matière d'enfant est très mal fait et que donc nous devons le garder. Cependant, nous sommes inquiets pour lui car s'il réussit à l'école c'est parce que c'est une école de quartier qui n'est pas d'un très bon niveau, qu'Amadou est sage et donc les profs en ont une image positive et que mon mari et moi, universitaires tous les deux, sortons du lot car beaucoup de parents sont primo arrivants et ont beaucoup de souci avec le français etc... Mais l'an prochain, il change d'école pour aller en enseignement secondaire et là, les règles seront différentes.
Et puis, il y a la façon de réagir de mon mari. Nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde et ça, c'est le plus dur car je sens que je me raidis et que je m'éloigne de lui. Mon mari a dû se battre pour aller à l'école. D'ailleurs, il a été tout seul s'inscrire à l'école primaire, il avait 9 ans... Il était brillant et a eu des bourses pour effectuer ses études. Finalement, il a été 5 années en Chine où il est devenu ingénieur en télécom. Toujours grâce aux bourses. Dès son départ pour la Chine, il a aidé financièrement sa famille pour vivre. Amadou est son seul fils ( ce que sa mère lui reproche souvent, en lui conseillant de prendre une seconde épouse pour avoir d'autres enfants....) et il veut le pousser au maximum. Il était l'aîné, son père était dur avec lui (et donc, il reproduit ce comportement avec son fils) mais il était adoré par toute la famille (car sa mère avait eu des jumeaux avant lui qui étaient morts à la naissance et, après lui, ils ont dû mal à avoir d'autres enfants). Moi, je suis la 3ème fille d'une famille où on rêvait d'avoir un fils et j'ai eu beaucoup de mal à me construire. Je suis donc particulièrement sensible au bien être psychique de l'enfant, à ce qu'il se sente bien dans ses bottes et soit le plus heureux possible. Aussi, je me sens obligée de prendre la défense de mon petit dès que son père sort les griffes car même s'il est maladroit, il trouvera une place qui lui convient dans la société pour autant qu'il aie une bonne image et une juste estime de lui-même.
Voila où nous en sommes, pas du tout avancé... je crois que nous allons nous concentrer sur l'examen de fin de sixième (épreuve commune pour toute la Communauté française). Je crois que je vais aussi essayer de lui apprendre à taper sur un clavier à dix doigts en aveugle car cela lui servira toujours bien un jour... et je vais essayer de me mettre d'accord avec mon mari sur les points qui sont de la paresse de la part d'Amadou (laisser traîner son verre l'a où il l'a bu, par exemple) et ce dont on va apprendre à sourire...
Pour mon fils, si j'ai tardé à répondre, c'est parce que nous avons oscillé entre grande déception, malade à la maison, audition de printemps à l'académie et collègue malade ce qui m'impose pleins d'heures sup. qui ne m'ont pas laissé beaucoup de temps.
Pour la visite à l'hôpital, nous sommes tombés sur une équipe (finalement, nous avons été reçu par 4 personnes, des "stagiaires" et le chef de service) qui n'était pas du tout réceptive à nos problèmes. Pour eux, nous voulions un enfant parfait, qui répondait entièrement à nos demandes et nous satisfaisait complètement. Ils se basaient sur le fait qu'Amadou n'a pas de retard à l'école et est dans la bonne moyenne de sa classe (75 %). Le fait que nous avions déjà fait des bilans depuis qu'il était petit était pour eux une indication que nous cherchions une maladie qui n'existe pas.
Ils ont quand même fait le bilan neurologique (toutes sortes de jeux comme suivre un doigt, marcher sur le joint entre deux carrelages, etc...) qu'Amadou a très bien réussi. Ils lui ont fait écrire une petite phrase. C'est vrai que son écriture est difficile à lire mais bon, la dame avait vu pire... même s'il est vrai qu'elle a de l'expérience car les médecins ont souvent une écriture épouvantable. Le chef de service nous a dit que la société voulait que tout le monde rentre dans un moule: tout le monde doit savoir tout faire, vite et bien mais que lui n'a pas de pilule miracle pour formater les enfants.
Les seuls points positifs sont qu'ils ont insisté sur le fait que, si Amadou faisait chaque jour quelque chose qui énerve mon mari (ex. renverser de la poudre de cacao ou mettre ses vêtements à l'envers), ce n'était pas de la provocation car Amadou n'a pas l'air d'un provocateur mais une limite qu'il avait et que ça ne servait à rien de lui crier dessus.
Nous avons aussi reçu les coordonnées d'une ergothérapeute spécialisée en bilan et suivi de dyspraxie mais qu'ils nous conseillent de consulter quand nous aurons quelque chose de concret à modifier. (Nous avons déjà fait une bonne année d'ergo pour l'écriture et je ne sais pas si j'ai envie de recommencer là maintenant...).
Moralité, nous aurions du patienter et prendre rendez vous avec un des médecins conseillés par l'association TDA/H car, même s'ils font de la pub pour l'association dans la salle d'attente, tous les médecins du service ne sont pas conscientisés au problème...
Nous sommes sortis plus désemparés que nous ne sommes entrés parce que d'un côté, ils n'ont pas tord: il y a pleins de choses qu'Amadou fait très bien. Par exemple, il a eu très difficile à apprendre à lire mais maintenant il lit aussi vite qu'un jeune de 18 ans (test PISA) alors qu'il n'a que 11 ans... ou il est passionné par la mythologie antique et en connaît bien plus que moi sur le sujet. Mais pour pleins de choses de la vie courante, il est un peu calamiteux. Mon mari l'appelle "monsieur tête en l'air" et moi, je devais lui associer un personnage de BD pour un travail d'école et j'ai immédiatement choisi Gaston Lagaffe. Personnage touchant mais un peu décalé quand même...
De plus, nous savons que le service après vente en matière d'enfant est très mal fait et que donc nous devons le garder. Cependant, nous sommes inquiets pour lui car s'il réussit à l'école c'est parce que c'est une école de quartier qui n'est pas d'un très bon niveau, qu'Amadou est sage et donc les profs en ont une image positive et que mon mari et moi, universitaires tous les deux, sortons du lot car beaucoup de parents sont primo arrivants et ont beaucoup de souci avec le français etc... Mais l'an prochain, il change d'école pour aller en enseignement secondaire et là, les règles seront différentes.
Et puis, il y a la façon de réagir de mon mari. Nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde et ça, c'est le plus dur car je sens que je me raidis et que je m'éloigne de lui. Mon mari a dû se battre pour aller à l'école. D'ailleurs, il a été tout seul s'inscrire à l'école primaire, il avait 9 ans... Il était brillant et a eu des bourses pour effectuer ses études. Finalement, il a été 5 années en Chine où il est devenu ingénieur en télécom. Toujours grâce aux bourses. Dès son départ pour la Chine, il a aidé financièrement sa famille pour vivre. Amadou est son seul fils ( ce que sa mère lui reproche souvent, en lui conseillant de prendre une seconde épouse pour avoir d'autres enfants....) et il veut le pousser au maximum. Il était l'aîné, son père était dur avec lui (et donc, il reproduit ce comportement avec son fils) mais il était adoré par toute la famille (car sa mère avait eu des jumeaux avant lui qui étaient morts à la naissance et, après lui, ils ont dû mal à avoir d'autres enfants). Moi, je suis la 3ème fille d'une famille où on rêvait d'avoir un fils et j'ai eu beaucoup de mal à me construire. Je suis donc particulièrement sensible au bien être psychique de l'enfant, à ce qu'il se sente bien dans ses bottes et soit le plus heureux possible. Aussi, je me sens obligée de prendre la défense de mon petit dès que son père sort les griffes car même s'il est maladroit, il trouvera une place qui lui convient dans la société pour autant qu'il aie une bonne image et une juste estime de lui-même.
Voila où nous en sommes, pas du tout avancé... je crois que nous allons nous concentrer sur l'examen de fin de sixième (épreuve commune pour toute la Communauté française). Je crois que je vais aussi essayer de lui apprendre à taper sur un clavier à dix doigts en aveugle car cela lui servira toujours bien un jour... et je vais essayer de me mettre d'accord avec mon mari sur les points qui sont de la paresse de la part d'Amadou (laisser traîner son verre l'a où il l'a bu, par exemple) et ce dont on va apprendre à sourire...