Enfant martyre | Femiboard: Grossesse
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Enfant martyre

briandhuet

Modé-Animatrice
Membre du personnel
#1
Aujourd'hui s'ouvre le procès de deux parents, apparemment normaux, qui se conduisaient tout à fait correctement avec leurs enfants, sauf une. Elle était leur souffre douleur, depuis sa naissance et elle en est morte.

Au delà de la fascination morbide que génèrent ces affaires, je me demande vraiment ce qui se passe dans la tête de ces personnes quand elles commencent à maltraiter leur enfant. Et pourquoi celui là et pas les autres ?
Je peux arriver à imaginer un parent qui vit une telle souffrance, qui se sent tellement désemparé face à la vie qu'il préfère tout arrêter et quitter la vie en emportant son enfant avec lui. Je peux aussi imaginer un parent qui pête un câble face à son enfant incontrollable et qui, ce jour là, a le geste de trop qu'il regrettera toute sa vie. Je ne l'excuse pas, mais je peux comprendre.
Autant faire volontairement souffrir un de ses enfants, pendant une longue période, ça me dépasse totalement.

Je crois que je vais suivre ce procès, pour essayer d'obtenir un éclairage.

J'espère aussi que l'état sera poursuivi pour ne pas avoir protégé cette petite fille, alors qu'apparemment de nombreux signalements avaient été faits.
 

didou

Elle a planté sa toile de tente dans un petit coin
#2
j'en ai pas entendu parler vais aller regarder de plus prêt, ce qui m’effare dans ces procès, c'est de voir des signalements faits et puis se dire cela aurait dû être éviter mais non ...
 
W

Wawat

Guest
#4
"Autant faire volontairement souffrir un de ses enfants, pendant une longue période, ça me dépasse totalement."

Il y a une quinzaine d'année, j'ai fait partie d'un groupe d'évolution personnelle où chacun venait avec des soucis d'enfant non règlés. J'ai toujours considéré (et mes soeurs aussi) que mon père avait une préférence "sentimentale" pour mon frère. J'ai eu beaucoup de difficultés à grandir en me sentant non désirée et mal aimée. Un jour, dans ce groupe, j'ai été invitée à être une mère qui marquait une préférence flagrante pour une de ses filles. Eh bien, je peux te garantir que l'on bascule très vite, et que, dès qu'on entre dans le rôle, tout est prétexte à trouver des arguments pour dire que son autre fille est bien mieux que celle qui gémit devant soi. Ca m'a vraiment surpris à quel point je pouvais être de la plus parfaite mauvaise foie sans aucun scrupule et être parfaitement à l'aise dans cette attitude injuste.

Par rapport à mes enfants, moi, j'ai eu un problème avec ma fille qui est une véritable tornade, très indépendante, folle de son père, africaine jusqu'au bout des ongles. Quand elle était petite, elle était gardée par ma belle soeur qu'elle adorait. Au point que quand elle était fachée, elle nous disait qu'elle ne voulait plus vivre avec nous. Elle voulait aller aller habiter chez sa tante. J'ai souvent interprété son attitude pour du rejet de sa part. De plus, elle était (et est toujours) très énergivore et donc devient vite épuisante. J'étais donc bien contente qu'elle aille chez ma belle-soeur. Il a fallu qu'elle atteigne l'âge de 4-5 ans pour réaliser que j'étais tout à fait entrain de passer à côté de ma relation avec elle. Il s'en est suivi une longue période où j'essayais d'être très caline avec elle, de faire plus d'activités entre filles, de rester calme dans ses débordements. Maintenant, elle a presque 8 ans et je crois que notre relation est bonne. Bon, elle est un peu autoritaire... même avec moi, mais je la cadre et tout rentre dans l'ordre. Et elle continue à se considérer plus africaine qu'européenne et à préférer les plats guinéens. Mais, je vois plutôt les avantages de la situation comme le fait qu'elle est bonne bilingue peulh-français et donc elle peut parfois répondre au téléphone à des gens qui nous parlent en peulh ou m'expliquer une conversation qui se tient à la maison et que je ne comprends pas.
Même en étant très sensibilisée à ce type de problème, j'ai failli reproduire ce que j'ai vécu enfant... en parfaite innocence de ma part.

Tout ça pour dire qu'on peut facilement basculer et préférer un enfant et qu'on peut facilement se justifier à quel point le mauvais est mauvais.
Le mystère c'est comment un parent n'a pas de verrou qui lui dit que la violence physique est inacceptable. Je crois que c'est comme pour les femmes battues, il faut réagir dès le premier coup et demander de l'aide tout de suite... surtout pour le parent qui n'a pas porté ce premier coup et se doit de défendre son petit.
 

briandhuet

Modé-Animatrice
Membre du personnel
#5
Wawat, c'est vrai que les relations avec nos enfants ne sont pas toujours roses et que l'on a des moments où il ne faut pas rater le coche pour ne pas perdre le lien. J'ai du ramer un peu avec Eliott à une période où il s'éloignait et me rejetait. J'ai pris du temps pour être avec lui, faire des choses ensemble et tout s'est arrangé, mais ça aurait pu se distendre totalement si je n'avais pas réalisé ce qui se passait ni décicdé que c'était à moi de faire l'effort.

Mais c'est quand même très différent de torturer son gamin. Dans le procès en cours, les deux parents ont maltraité leur petite fille, dès sa toute petite enfance. Je ne comprends pas comment on peut volontairement faire souffrir quelqu'un, sur des années. Qu'est-ce qui se passe dans la tête des gens pour ne pas ressentir d'empathie face à une personne qui a mal ?