Merci pour vos réponses. Croyez bien que je ne suis pas totalement inconsciente. J'espère que la suite de ce post continuera de prendra une allure de discussion et non pas de confrontation

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Ce qui m'étonne surtout, c'est le côté "négatif" qu'on perçoit souvent quand on parle de refus de soin, en maternité. Pourtant, c'est aussi une manière de "diminuer les risques"... Oh bien sûr, on augmente "certains risques"... mais on en diminue vraiment d'autres, il suffit juste de chercher un peu sur le web pour avoir plein d'avis très compétents sur le sujet, sans compter les études, les sondages, les sites d'informations et tout le pataclan. Accepter l'hôpital, c'est accepter d'autres risques, tout simplement. Je pourrais vous balancer plein de ces liens qui parlent de l'AAD comme d'un choix parmi un autre, mais le but de ce post n'est certainement pas la polémique. Donc si vous avez une petite curiosité sur le sujet, même sans être convaincue, vous pouvez m'envoyer un mail privé. Je n'essaie pas de convaincre. La préparation à l'accouchement est affaire de cheminement personnel et sincèrement, mes convictions ne sont pas meilleures que d'autres.
On ne sait pas ce qui nous attend... tu dis vrai Murielle. Ceci dit, j'ai un naturel optimisme impossible à déloger. J'ai d'abord confiance en moi, et ensuite en mon médecin... s'il a aussi confiance en moi. Après tout, 80% des accouchements sont physiologiques et les accouchements qui deviennent pathologiques le deviennent rarement en criant "Boo!". Pourquoi ne serais-je pas confiante? Il y a des signes observables, des mesures qui peuvent être prises et, les études l'ont largement prouvées, les mesures moins "costaudes" des sages-femmes sont tout aussi efficaces que celles des médecins accoucheurs. Contrairement à certaines idées préconçues, refuser des soins, je ne trouve pas que c'est "Revenir dans le passé". Les taux de mortalité infantile et maternelle ont diminué parce que la médecine peut maintenant agir dans le 20% où il y a un risque de problème. Les 80% femmes restant accoucheraient encore peu importe où, quand et avec qui elles sont, sans avoir besoin d'une aide technique particulière. À celles qui n'ont pas eu le temps de se rendre à la maternité d'en témoigner

. Qu'en penses-tu Martine?
Je relis ton témoignage Murielle... le choix entre la péri et continuer à en baver... Présenter comme ça, évidemment que je n'aurais pas non plus hésiter. Et d'ailleurs, après 4 jours de douleur innefficace, n'importe quelle sage-femme t'aurait probablement aussi recommander un transfert à l'hôpital et une péridurale pour reprendre des forces. On ne "revient pas dans le passé". Il y a du bon dans la péridural, aussi! Mais avant le quatrième jour, comment t'a-t-on encouragé? Je ne suis pas sage-femme. Je ne connais pas ta situation... par contre ton commentaire "une nuit blanche à cramponner les draps" soulève pour moi des questions. Ne t'a t-on pas suggéré de bouger? De prendre un bain? De garder le contact avec ton bébé? De déconnecter un peu de la réalité et des néons de la salle? Comment t'a-t-on présenté la douleur? "Pourquoi continuer à en baver?" n'aide pas à comprendre et accepter cette douleur, alors qu'avoir confiance en soit agit sur les hormones qui jouent dans le processus de l'accouchement. Et la sage-femme ou infirmière qui venait d'examiner? Quelle était son attitude? Sollicitude? Pitié devant tes douleurs peut-être?
Si je ne veux pas de "coaching", c'est parce que les témoignages d'accouchement hospitalier que j'ai pu lire présentent très souvent un personnel médical qui estime les cris de douleur sont inutiles** ou encore, ce qui est peut-être pire pour moi, des infirmières aux petits soins ayant à coeur de soulager la maman et de la réconforter. Je me connais. Ce n'est pas ce dont j'ai besoin, au moment de confronter la douleur.
C'est vrai, je ne connais pas cette douleur. Comment savoir que je ne voudrai pas de péri après tout... Et bien je n'en veux pas quand même parce que je sais pertinamment que la douleur sera juste "Trop". Comme une grande majorité des femmes à ce moment, je hurlerai probablement que "Je veux mourir!! Faites la partir!!!!!" et je serai trop sonnée pour me souvenir avoir lu que ce moment de désespoir intense est physiologiquement décrit dans un processus normal et qu'il précède très souvent la fin de la période de dilatation. Donc à ce moment-là, je ne veux pas qu'on me suggère la péri et qu'on me regarde comme une pauvre petite qui passe un mauvais moment. Je veux qu'on me secoue, qu'on me reconnecte sur cette douleur qui fera naître mon bébé et fera de moi, à mon tour, une mère et non une "pauvre petite". C'est ça dont j'ai besoin et les structures hospitalières actuelles arrivent rarement à combler un tel besoin.
Donc je m'informe et je cherche à comprendre à quoi servent certains gestes médicaux. Dès l'arrivée en maternité, on examine, teste, mesure, rassure aussi parfois. Or, moi, tous ces chiffres ne me rassurent pas. Je veux avoir la possibilité de rester... comment dire... connecté à mon inconscient. Savoir que je suis à 2....3.....5.....7.....10! m'importe assez peu en autant que le travail avance et que "nous" allions bien. Et ça, je crois sincèrement que je peux avoir confiance, dans une certaine mesure, à ce que je ressens. Je veux refuser le monitoring obligatoire de routine parce qu'il implique une intrusion "dans mon monde" à l'heure de disponibilité de l'infirmière. Je ne refuse pas le monitoring tout court! J'aimerais juste avoir une certaine de communication ouverte avec le personnel pour dire "ok, là c'est bon, vérifier svp...".
Je veux éviter le branchement quelconque à des machines parce que les fils empêchent de bouger et d'ainsi aider mon bébé à descendre dans son bassin. Je veux refuser toutes hormones de synthèse parce que je sais qu'en accélérant le travail, elles rendent les douleurs plus intenses sans laisser de temps au corps de produire les hormones naturelles qui "anesthésient" et rende supportable l'insupportable. Je veux refuser les touchés vaginaux parce qu'ils sont profondément pertubants dans ce que j'appelerai mon intimité, sachant encore une fois que l'adrénaline sécrétée par le stress, comme chez tous les mammifaires, bloque la progression du travail. Et tout ça, parce que je sais que pour constater que l'avancé du travail, il y a des moyens, que je ne connais pas totalement mais qui permettent de vérifier chez une femme en couche que "tout se déroule bien". La simple observation et le profond respect du rythme propre à cette patiente en sont habituellement les "clés" (vous voulez d'autres liens?)
Bref, je me sentirais profondément mieux chez moi... mais comme ce n'est pas possible, j'aimerais comprendre pourquoi toutes ces demandes sont si mal perçues par le personnel hospitalier. En quoi les gestes médicaux qui ponctuent le quotidien des infirmières et médecin-accoucheur aident les mères à accoucher?
Et, parce que je suis consciente que "l'observation" nécessaire à ma conception de l'accouchement doit être particulièrement exigent dans un service de maternité qui "fait" de nombreux accouchements, je me demande aussi pourquoi les sages-femmes libérales sont souvent perçues comme si dérangeantes lorsqu'elles arrivent sur le plateau technique avec leur cliente. Elles répondent à un besoin différent de femmes qui sont avant tout des individus, avant d'être des statistiques sur des tableaux de risque...
Allez bon, j'ai bien hâte de voir ce que vous avez à ajouter à tout ça. Ce que je peut-être bavarde :-D. Dire que je ne voulais surtout pas me lancer dans une "polémique" :roll: .
Caroline.
** Quelqu'un a déjà fait des arts martiaux? Les "Euha" qui vient des entrailles et qui vient en même temps que le coup de pied puissant ne sert pas juste de décorum...