Alors, voilà, comme promis, le récit de mon expérience ... Je vous préviens, prenez vous un petit café: c'est long !
Comme j'habite aux Pays Bas, j'avais choisi d'accoucher à la maison, ce qui se fait couramment ici (1/3 des naissances).
Le contexte etait un peu stressant: le lundi nous emménageons dans notre nouvel appartement, le mardi matin mon mari part pour un voyage de 4 jours en Inde, avec retour le samedi matin.
J'avais pour consigne de "serrer les fesses" (et le reste) jusqu'à son retour ...
Mais le vendredi matin, je me réveille avec des douleurs de règle assez fortes ... ça dure toute la journée. Le soir vers 20h, première contraction, les autres suivront toute la nuit, espacées de 20, 10 puis 6 minutes, douloureuses et très régulières. Heureusement, une amie avait prevu de passer la nuit chez moi ...
A 2h30, épuisée, elle va se coucher, je reste toute seule à compter les minutes, sans pouvoir m'endormir, et en priant pour que l'avion de mon mari n'aie pas de retard (il devait arriver le samedi matin a 7h).
Toute la nuit, je fais consciencieusement mes exercices de respiration, j'arrive à tenir ... Le matin, Cédric débarque, contractions toujours toutes les 6 minutes, de plus en plus douloureuses.
Il appelle la SF, qui vient vers 8-9h. Elle regarde le col, qui est ouvert a 2 ... Premier coup au moral: 12 heures de contractions pour un col ouvert à 2 !!! :?
Toute la journée, je vais avoir des contractions de plus en plus douloureuses. Cédric est la, il accourt dès que je crie "contraction" et je lui serre le bras très fort en me concentrant sur ma respiration. La SF vient régulièrement (elle a d'autres accouchements en cours), tout se passe bien. J'ai mal, mais je me sens bien, en confiance, je n'ai pas peur. Si Cédric n'avait pas été là, j'aurai probablement demandé à aller à l'hopital pour avoir la péridurale ...
Vers 17h, je suis à 7. La SF perce la poche des eaux et là, probleme: au lieu d'accélérer la dilatation, ça referme en partie le col. Je vois un froncement de sourcil de la SF. Plus tard, quand je suis ouverte à 10, je ressens les contractions de poussées. Le cauchemar commence.
Je suis fatiguée, je n'arrive pas bien à pousser, au début. La SF, aidée d'une infirmière me conseille, m'encourage, mais le bébé ne descend pas. Je commence à déséspérer: je suis sure que c'est de ma faute, que je suis trop fatiguée, que je ne fais pas ce qu'il faut. Pendant 1h30, je pousse, sans résultat. La SF a l'air carrément inquiète, regarde sa montre.
Puis elle dit "il faut aller a l'hopital, sa tete n'est pas dans la bonne position". Je fond en larme: je veux avoir mon bébé chez moi, je n'ai pas fait tout ça pour rien ! Je ne veux pas aller à l'hopital. Je me dit que c'est de ma faute, je ne fais pas ce qu'il faut, je suis nulle. Elle me dit que non, mais je n'y crois pas. Je lui demande si j'aurai une césarienne, elle élude.
On part, finalement, je dois descendre les escaliers, contraction en plein milieu, je n'arrive plus à gérer la douleur. Dans la voiture, je me tortille ...
A l'hopital, chance ! Je connais le gyneco de garde, il est francophone. Tout de suite, il s'occupe de moi. Il essaie avec la ventouse, douloureux. Rien ne se passe. Il se relève, me regarde dans les yeux, et me dit "Madame, il y a 2 moyens de faire sortir un bébé: par voie basse ou par césarienne. Par voie basse vous n'y arriverez pas, on va à la césarienne". Je n'ai rien dit, je ne pouvais plus rien penser à ce stade là.
Et là ... le paradis apres l'enfer. Une équipe adorable, rapide, professionnelle, attentionnée, me pose une péri en 4ième vitesse (mon Dieu ! après 24 heures de souffrance !), et m'opère en vitesse, avec des encouragements, des mots gentils. Ils ont meme pris des photos de la sortie de ma fille et ont collé les polaroids sur le draps qui me séparait de la zone d'opération pour que je puisse la voir.
15 minutes plus tard, mon mari me présente ma fille, comme un cadeau du ciel, comme si elle ne sortait pas de mon ventre, mais qu'il me l'offrait ... J'en ai pleuré sur la table, les 2 bras attachés, je ne pouvais pas la toucher ... Qu'elle était belle, elle me regardait avec ses grands yeux ouverts.
J'ai su après que pendant qu'ils me recousaient, mon mari a passé 20 minutes seul avec elle, et qu'il en a pleuré toutes les larmes de son corps, mais de bonheur aussi.
Après coup, j'ai aussi beaucoup parlé avec l'équipe médicale (SF, gynéco). Ils m'ont tous dit que ce n'etait pas de ma faute, que je n'aurai pas pu la sortir par voie basse, qu'ils avaient été impressionné par mon courage ... Cela m'a ôté beaucoup du sentiment de culpabilité qui m'avait fait "craquer" sur le moment.
Voilà, je n'ai pas eu l'accouchement dont je rêvais ... Mais pendant ces heures d'attente, j'ai tellement voulu cette petite fille que j'aurai souffert encore plus s'il avait fallu ... Et maintenant, je ne regrette rien.
Comme j'habite aux Pays Bas, j'avais choisi d'accoucher à la maison, ce qui se fait couramment ici (1/3 des naissances).
Le contexte etait un peu stressant: le lundi nous emménageons dans notre nouvel appartement, le mardi matin mon mari part pour un voyage de 4 jours en Inde, avec retour le samedi matin.
J'avais pour consigne de "serrer les fesses" (et le reste) jusqu'à son retour ...
Mais le vendredi matin, je me réveille avec des douleurs de règle assez fortes ... ça dure toute la journée. Le soir vers 20h, première contraction, les autres suivront toute la nuit, espacées de 20, 10 puis 6 minutes, douloureuses et très régulières. Heureusement, une amie avait prevu de passer la nuit chez moi ...
A 2h30, épuisée, elle va se coucher, je reste toute seule à compter les minutes, sans pouvoir m'endormir, et en priant pour que l'avion de mon mari n'aie pas de retard (il devait arriver le samedi matin a 7h).
Toute la nuit, je fais consciencieusement mes exercices de respiration, j'arrive à tenir ... Le matin, Cédric débarque, contractions toujours toutes les 6 minutes, de plus en plus douloureuses.
Il appelle la SF, qui vient vers 8-9h. Elle regarde le col, qui est ouvert a 2 ... Premier coup au moral: 12 heures de contractions pour un col ouvert à 2 !!! :?
Toute la journée, je vais avoir des contractions de plus en plus douloureuses. Cédric est la, il accourt dès que je crie "contraction" et je lui serre le bras très fort en me concentrant sur ma respiration. La SF vient régulièrement (elle a d'autres accouchements en cours), tout se passe bien. J'ai mal, mais je me sens bien, en confiance, je n'ai pas peur. Si Cédric n'avait pas été là, j'aurai probablement demandé à aller à l'hopital pour avoir la péridurale ...
Vers 17h, je suis à 7. La SF perce la poche des eaux et là, probleme: au lieu d'accélérer la dilatation, ça referme en partie le col. Je vois un froncement de sourcil de la SF. Plus tard, quand je suis ouverte à 10, je ressens les contractions de poussées. Le cauchemar commence.
Je suis fatiguée, je n'arrive pas bien à pousser, au début. La SF, aidée d'une infirmière me conseille, m'encourage, mais le bébé ne descend pas. Je commence à déséspérer: je suis sure que c'est de ma faute, que je suis trop fatiguée, que je ne fais pas ce qu'il faut. Pendant 1h30, je pousse, sans résultat. La SF a l'air carrément inquiète, regarde sa montre.
Puis elle dit "il faut aller a l'hopital, sa tete n'est pas dans la bonne position". Je fond en larme: je veux avoir mon bébé chez moi, je n'ai pas fait tout ça pour rien ! Je ne veux pas aller à l'hopital. Je me dit que c'est de ma faute, je ne fais pas ce qu'il faut, je suis nulle. Elle me dit que non, mais je n'y crois pas. Je lui demande si j'aurai une césarienne, elle élude.
On part, finalement, je dois descendre les escaliers, contraction en plein milieu, je n'arrive plus à gérer la douleur. Dans la voiture, je me tortille ...
A l'hopital, chance ! Je connais le gyneco de garde, il est francophone. Tout de suite, il s'occupe de moi. Il essaie avec la ventouse, douloureux. Rien ne se passe. Il se relève, me regarde dans les yeux, et me dit "Madame, il y a 2 moyens de faire sortir un bébé: par voie basse ou par césarienne. Par voie basse vous n'y arriverez pas, on va à la césarienne". Je n'ai rien dit, je ne pouvais plus rien penser à ce stade là.
Et là ... le paradis apres l'enfer. Une équipe adorable, rapide, professionnelle, attentionnée, me pose une péri en 4ième vitesse (mon Dieu ! après 24 heures de souffrance !), et m'opère en vitesse, avec des encouragements, des mots gentils. Ils ont meme pris des photos de la sortie de ma fille et ont collé les polaroids sur le draps qui me séparait de la zone d'opération pour que je puisse la voir.
15 minutes plus tard, mon mari me présente ma fille, comme un cadeau du ciel, comme si elle ne sortait pas de mon ventre, mais qu'il me l'offrait ... J'en ai pleuré sur la table, les 2 bras attachés, je ne pouvais pas la toucher ... Qu'elle était belle, elle me regardait avec ses grands yeux ouverts.
J'ai su après que pendant qu'ils me recousaient, mon mari a passé 20 minutes seul avec elle, et qu'il en a pleuré toutes les larmes de son corps, mais de bonheur aussi.
Après coup, j'ai aussi beaucoup parlé avec l'équipe médicale (SF, gynéco). Ils m'ont tous dit que ce n'etait pas de ma faute, que je n'aurai pas pu la sortir par voie basse, qu'ils avaient été impressionné par mon courage ... Cela m'a ôté beaucoup du sentiment de culpabilité qui m'avait fait "craquer" sur le moment.
Voilà, je n'ai pas eu l'accouchement dont je rêvais ... Mais pendant ces heures d'attente, j'ai tellement voulu cette petite fille que j'aurai souffert encore plus s'il avait fallu ... Et maintenant, je ne regrette rien.