Un article trouvé sur yahoo :
Le 3 juin, les Français ont fêté leurs mamans. Et les fleuristes se sont frotté les mains : 22 millions de bouquets de roses sont vendus chaque année. Coup de projecteur sur une vie pas si rose.
Belle mais exigeante. Cultivée en Europe (Pays-Bas), en Afrique (Kenya, Zimbabwe) ou en Amérique du Sud (Equateur, Colombie), elle génère une consommation énergétique considérable. Alors, rose du Kenya ou des Pays-Bas ? La plus propre n'est pas forcément celle que l'on croit. La rose commence par grandir sous serre. La structure est éclairée et chauffée entre 12 et 18 o en hiver. Pour obtenir des résultats satisfaisants et concurrencer les pays du Sud, les producteurs européens doivent fournir beaucoup de chaleur et de lumière à leurs fleurs. Gaz, pétrole et charbon sont indispensables pour obtenir les douze heures de chaleur quotidiennes et une lumière artificielle continue. Ainsi, une rose du Pays-Bas émet 0,670 kg de CO2 contre 0,335 kg de CO2 si elle est originaire du Kenya.
Les roses sont ensuite irriguées au goutte-à-goutte, et massivement imprégnées d'engrais et de pesticides. Après la récolte, les fleurs se conservent au frigo et voyagent dans une eau à 6 o. Pour les pays du Sud, s'ajoute le « coût climatique » du transport. Les fleurs qui voyagent par avion – 85 % des fleurs importées – émettent de 570 à 1580 g de CO2 par tonne de roses et par kilomètre. Quant aux fleurs voyageant en camions réfrigérés, leur bilan est loin d'être neutre : 800 g de CO2 par tonne de roses par kilomètre. Conclusion : la dépense énergétique engendrée par l'achat d'un bouquet de 25 roses, équivaut à une balade en voiture de 20 kilomètres.
La rose constitue une aubaine économique pour les pays du Sud. Premier exportateur de roses vers l'Europe , le Kenya emploie plus de 10 000 personnes, surtout des jeunes femmes. Mais l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) dénonce les conditions de travail des ouvrières horticoles en contact quotidien avec les pesticides. Selon le World Ressource Institute, deux travailleuses sur trois souffrent de nausées. Des cas de fausses couches, cancers et maladies pulmonaires ont également été répertoriés. Une solution existe pour profiter des fleurs proprement : les gammes de roses équitables (Max Havelaar) et les fleurs de saison, cultivées localement, ou issues de l'agriculture biologique.