Grossesse et enfance douloureuse qui resurgit, sentiment de | Femiboard: Grossesse
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Grossesse et enfance douloureuse qui resurgit, sentiment de

#1
Excusez-moi de poster un message si long,mais j'ai tellement besoin de dire ce que je ressens... Ce n'est pas facile de se dévoiler ainsi mais je me sens tellement mal ...

Si la grossesse se caractérise par un sentiment de plénitude, je ne l’ai ressenti qu’en ce début de cinquième mois, mais hélas …

Souvenirs d’enfance. Sentiments de dégoût, de salissure, de culpabilité. Je n’ai pas été battue, ni violée, et pourtant …
La grande discussion de l’émission des maternelles du 11/11 a bien décrit la situation : « un couple trop passionnel, trop fusionné pour être parents », « ce qui relève de l’intimité du couple, de sa sexualité, et dont il faut protéger les enfants sous peine de leur faire vivre quelque chose d’incestueux, qui génèrerait une angoisse massive ». Qu’ils aient été couple plus que parents, je les félicite, tant mieux pour eux, mais pourquoi ne pas m’en avoir tenu à l’abri, en tant qu’enfant.
Fille unique, j’ai tout pris sur moi, avec un immense sentiment de culpabilité, et un seul souci : plaire à mes parents, pour qu’ils m’aiment.

Petite, j’étais la « chochotte », celle qui, contrairement à sa mère, ne prend pas de plaisir à exhiber sa nudité, mais ressent plutôt de la gêne : pour certains c’est de la pudeur, pour d’autres, c’est être « chochotte ». Celle qui voudrait disparaître quand sa mère tient les mêmes propos au sujet de sa propre sœur, qui à l’adolescence, avait peur d’ »écarter les jambes ». Celle qui voudrait qu’elle se taise, quand elle dit de certains aliments, « ça pue le sperme ».
Celle qui n’arrive pas à trouver sa place, et qui pour cette raison, voudrait souvent disparaître. Comment disparaître, quand, au petit matin, à quelques mètres d’elle seulement, on se livre à des activités nocturnes qu’elle voudrait ignorer ? Un jour, gênée, elle en parle à sa mère qui lui répond « Oh, ce n’est rien, quand tu n’es pas là, avec ton père, je saute au plafond ! ».
Comment disparaître quand, au cours d’une dispute, la mère menace le père d’aller passer la nuit avec la fille ? Elle n’a rien demandé, elle le dit. Cela ne change rien, elle n’est qu’un jouet, et puis elle aime ses parents.
Huit ans, plage naturiste. Tous les jours les parents disparaissent nus, qq heures, avec leurs serviettes. Elle s’en inquiète, « Oh tu sais, il y a des bosquets fort confortables … ».
Épargnons d’autres scènes et certains accessoires, trop accessibles.

Adolescence, anorexie, boulimie. Auto-mutilation, elle veut mourir. Première psychothérapie. C’est qu’elle est faible, la « gentille fifille ».
Peu importe, elle commence à comprendre, les choses s’améliorent un peu.
Elle découvre l’amour, le vrai. L’occasion de fuir cet univers qui la détruit. Vis de couple à 19 ans, elle est heureuse. A 22 ans elle se marie, bonheur intense.
Mais les souvenirs restent, les images l’obsèdent. Pas de bonheur sans culpabilité. Dépression, elle sombre.

Antidépresseurs, anxiolytiques, psychothérapie : névrose obsessionnelle. Elle se livre à nouveau, met des mots, analyse. Elle revit. Leur amour est tellement beau qu’ils veulent un enfant.
Elle tombe enceinte, angoisses du premier trimestre. La grossesse évolue bien, ils s’aiment, jamais elle n’aurait pensé vivre un bonheur aussi intense, mais …
A nouveau les images reviennent l’obsèdent … Elle ne sait plus quoi faire, désormais elle déteste ses parents, elle a beau s’affirmer davantage et les voir moins souvent, ils ne veulent pas entendre, elle reste la « gentille fifille ».
Son psy l’a prévenue, si elle leur en parle, elle risque d’être déçue, ne sont-ils pas convaincus d’avoir été d’excellents parents ? Comment pourraient-ils se remettre en question ? » Une fois encore, elle se vit comme la seule coupable.
Mais comment oublier ? Comment continuer à affronter ces parents qui la dégoûtent ?
Sa mère. Double visage : comportement impulsif, agressif et infantile d’une part, excessivement mielleux et prétendument bien intentionné de l’autre.
Mais pourtant ce sont ses parents, ils l’aiment et se réjouissent de sa grossesse. Sa mère veut se rapprocher d’elle, elle, n’a qu’une envie, la rejeter.
Ses nuits se terminent à trois heures du matin, cauchemars. Puis les souvenirs reviennent, elle les détestent.
Elle voudrait être heureuse, mais elle paye tellement cher les moments de bonheur intense et d’amour partagé qu’elle vit en couple… Heureusement qu’il est présent, l’écoute, la comprend.

Que faire ? Comment préserver mon enfant ? Si seulement il était possible de tirer définitivement un trait sur son passé ...

Merci à ceux ou celles qui auront pris le temps de me lire.
 

Mumu

Moderator
Membre du personnel
#2
Le passé, malheureusement, on vit avec. J'ai eu d'autres problèmes avec mes parents (on ne digère pas facilement de s'entendre répéter depuis des années qu'on est une enfant non désirée, et dont on se serait bien passé).
Si tu veux comparer nos deux vécus, j'ai passé et je passe encore régulièrement du temps dans les kleenex. Rien que d'aborder ce sujet, j'en ai la nausée.
Mais mon mari m'a compris, et il m'aide. J'arrive à isoler cette partie pénible de ma vie, et à vivre pleinement ma vie de femme et de maman.
Mes parents hurlent parce que je ne fais rien de ce qu'ils ont fait, et que je trouve lamentable, mais je mène MA VIE, pas la leur.
Et quand les reproches sont vifs, je leur rends la pareille. Je m'en fous d'être régulièrement traitée d'ingrate par des parents qui sont souvent indignes.

Alors prend confiance en toi, fais toi aider par ton mari, et à tous les deux, mener la vie que VOUS voulez, en faisant barrage chaque fois que nécessaire à tout ce que tu as vécu.

Si le trop plein déborde, n'hésites pas à en parler, ici ou avec ton mari, mais dis toi bien que tu n'es pas ta mère, et il n'y a pas de raison que tu n'arrives pas à préserver tes enfants. Le trait, certaines arrivent à le tirer, nous non. Le tout est d'arriver à bloquer suffisament ce qui s'est passé pour ne pas gacher notre vie.

Murielle
 

emanymton

dents vous avez dit dents
#3
salut
j'ai lu en entier ton message et tu veux savoir, il n'est pas du tout trop long, ou tres long ou long... il est comme il le faut.
Je pense sincerement que si tu ne veux pas voir tes parents, il ne faut pas le faire. Pourquoi te forcer? non pas bien du tout. Pas bien pour toi, pour votre couple et pour le BB.... sans aller à l'agressivite, qui ne serait sans doute pas la solution parce-que de toute façon tes parents ne vont pas comprendre..... mais juste leur faire comprendre que tu ne veux pas les voir, ton mari aussi peut leur dire, peut-etre a-t-il d'autres mots et c'est beaucoup plus simple aussi.
je te souhaite une bonne fin de grossesse quand même. Essaye d'en profitez au maximun... et regarde ce que tu es devenue.... une MAMAN, avec un mari bref une famille.
Ema
 
#4
Bonsoir

" On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille " la chanson de bernard lavilliers est bien reele. J'ai eu moi aussi de gros problemes avec ma famille. j'ai souffers comme toi de tout ca, sentiments de honte de désespoir.. de peur, Pourqoi cela m'arrivait?
tu sais la façon dont tu décris ce que tu ressens et ce que tu as vécu me touche beaucoup. Mais sincèrement penses tu que tes parents ont le droit de gacher tas vie? ce que je veux dire par la, c'est que tu as eu le courage de regarder la vérité en face, de comprendre, d'analyser de suivre une psychotérapie ( je t'en félicite ) et de trouver les réponses... et puis tu as eu cette force en toi pour te battre et rester en vie. n'est ce pas une superbe revanche?
Tu as connu et tu connais l'amour au sein de ton couple et tu vas être maman....
et je sais ce n'est absolument pas facile, on croit que le passé est passé, on croit que les souvenirs sont vraiment souvenir, MAIS NON ca revient comme pour vous hanter... et la on se dit MAIS QU'AIE JE FAIT JE N'EN PEUX PLUS.... et puis d'autres questions comme SERAIS JE MONTRER A MON ENFANT LE BON CHEMIN? ES CE QUE JE SAURAIS ETRE UNE BONNE MERE..... et j'en passe...
Mais on ne doit pas ceder au passé.... il es t moche le passé ... on doit laisser place au futur... au bonheur et ne surtout pas le refuser...... NON! ne sous estime pas la mere que tu es ne crois surtout pas que tu n'es pas faite pour le bonheur..... ton enfant tu l'aimeras et tu lui offriras beaucoup d'amour!! AIES CONFIANCE EN TOI et à chaque fois que le passé voudra reprendre le dessus, dis toi et dis le haut et fort: que tu es beaucoup plus forte que lui et que tes parents!!!
Tu ne veux pas les revoir et je te comprends , je ne veux pas revoir ceux qui m'on fait mal..
c'est ta vie c'est ton bonheur et toi même sait ce qui est bon pour toi et ta famille.

Bien sur cela fait partie de ton histoire donc tu es obligée de vivre avec cela... mais cela ne veut pas dire pour autant que ton passé doit dominer ta vie... il faut te battre et te battre pour le bonheur que tu mérites

Allez courage...
ton enfant est certainement la meilleure chose qui te sois arrivé sans oublier ta rencontre avec ton mari... /infopop/emoticons/icon_wink.gif

Bisous

Leeloue
 
#5
Babette

Je n'interviens plus beaucoup, mais là je prends le temps.
Il faut "tuer" ses parents pour arriver à grandir, disent les psys. Ce ne sont pas des paroles inconsidérées. Je n'ai réussi à me connaitre et me construire, m'apprécier et me découvrir que le jour où j'ai définitivement rompu avec mes parents, ma mère particulièrement. Beaucoup de gens ne comprennent pas cette réaction, et comment je peux priver mes enfants de leur grand-mère, bla bla. Elle n'a jamais cherché à connaitre les deux derniers ni à renouer la moindre relation, c'est donc que ça ne la gêne pas tellement, elle.

Tes parents même si leurs intentions sont bonnes et s'ils sont persuadés d'avoir fait de leur mieux, te font du mal, c'est évident. Alors comme une migraine qu'on traite pour qu'elle parte, moi je ferais le grand ménage à ta place. Coupe les ponts explique leur que pour un temps, tu ne peux plus les voir, pour ta propre santé mentale. Et s'ils ne comprennent pas, tant pis. Prends le temps de te retrouver, de savoir qui tu es, ce que tu veux, et ce que tu veux pour ton enfant à venir. Ta priorité doit se tourner vers l'avenir et l'avenir c'est la famille que tu es en train de construire, toi, pas eux.
Personnellement j'ai fait mon choix, c'est mon mari et mes enfants, et je les protège des "bonnes intentions" de ma mère, qui nous détruiraient à coup sûr. Et tant pis si certains ne comprennent pas, moi je sais que j'agis pour le mieux.
Prends ta vie en main Babette, il en va de ta survie. Et tes enfants te remercieront, je t'assure. Moi j'avais peur de reproduire les mêmes conneries que ma mère et franchement, comme dit mon mari, je ne pourrais jamais, parce que je ne SUIS pas ma mère. Encore heureux /infopop/emoticons/icon_wink.gif

Sam