Le reflux gastro-oesophagien | Femiboard: Grossesse
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Le reflux gastro-oesophagien

mape

New Member
#1
Depuis quelques moi j'avais l'idée de faire un post là dessus. Tout d'abord parce qu'ayant connu le problème, je m'y connais un peu et j'ai donc aidé d'autres filles. Sauf qu'à la longue, disons que j'avais l'impression de radoter à chaque mp.
Là je vois de nouveau bébés atteints de rgo. Donc je me suis dis, autant faire un post en donnant toutes les infos, un post que les popines pourraient compléter, commenter, et dans lequel elles pourraient donner leurs experiences.

Je voulais faire un truc vachement bien, sauf que je vois pas comment je pourrais faire mieux que ça : http://nos-enfants-la-nuit.bbflash....ommeil-f24/Le-rgo-qu-est-ce-que-c-est-t26.htm
Je le copie :
DEFINITION

Le RGO est un Reflux Gastro-Oesophagien, qui consiste en un renvoi acide du contenu de l'estomac dans l'oesophage, puis dans la bouche.
Il est:
- Externe si le contenu ressort: le bébé vomit
- Interne si le contenu ne ressort et reste dans la bouche du bébé.

Il se déclenche en géneral les premiers mois de la vie du bébé. Ce n'est pas une maladie, mais un état du nourrisson qui est rarement irrémédiable. Oui, un RGO s'améliore au fil du temps!


LES CAUSES

Il peut y avoir plusieurs raison à ce reflux:

- L'immaturité du système digestif. Le cardia, petit muscle entre l'oesophage et l'estomac ne fonctionne pas correctement (la plus fréquente chez nos bébés).
- Une hernie hiatale: C'est le passage permanent ou intermittent d'une portion de l'estomac à travers l'orifice oesophagien (ou hiatus) du diaphragme.
- Une vidange gastrique (lorsque l'estomac se vide dans l'intestin) trop lente, ce qui fait que l'estomac reste trop longtemps plein.
- Un oesophage trop court.
- Une intolérance aux Proteines de lait de vache (PLV), rendant la digestion difficile.


LES SYMPTOMES observés par les mamans

- bébé tire la langue tout le temps.
- se tortille et pleure pendant et après le biberon ou la tétée
- se tortille et pleure systématique 2h après le biberon ou la tétée
- Peu de sommeil
- régurgitations (qu’elles soient externes ou restent dans l'œsophage et donc parfois invisibles) plusieurs heures après le biberon ou la tétée d’eau ou de lait caillé (parfois cela sent très fort l’acidité)
- rots inexistants ou 1 à 2h après le biberon
- voix enrouée
- bébé raide comme un piquet, se cambre
- Donne l’impression de mâcher quelque chose
- Parfois, a du mal ou refuse de s’alimenter
- Ne supporte pas la position allongée, et préfère le transat ou les bras (ou le porte bébé ou encore mieux : l’écharpe) pour ses siestes
- N'arrive pas à dormir dans son lit la majeure partie du temps. Il dort très longtemps sur maman ou papa mais pas dans son lit.
- Dort sur le côté avec la tête en extension.
- Donne des coups de tête brusques de gauche à droite.
- Sa cambre quand il pleure.
- Grossit bien, mais pas spectaculaire.
- tousse, graillonne, siffle...


LES CONSEQUENCES

Un RGO non traité aboutit parfois à une OESOPHAGITE, c'est à dire une inflammation de l'épithélium de l'oesophage par les remontées acides trop fréquentes. Cette inflammation provoque des douleurs aigües difficiles à supporter pour les bébés.


LES EXAMENS

Certains médecins préfèrent faire un diagnostic en fonction de leurs observations et de celles de la maman, alors que d'autres pratiquent des examens cliniques:

- La pH-métrie: C’est un examen qui consiste à mesurer l'acidité (le pH) du bas de l'œsophage, en continu pendant une durée qui peut aller de 3 à 24 heures. Après une courte anesthésie locale, le médecin introduit une sonde, munie d'un capteur d'acidité, par une narine jusqu'au bas de l'œsophage. Les données sont transmises à un boîtier électronique porté à la taille. En fin d’examen, les mesures enregistrées sont analysées par ordinateur.

- La fibroscopie: Son principe consiste à explorer la paroi interne (muqueuse) de la partie supérieure du tube digestif : oesophage, estomac et duodénum (toute première portion du petit intestin) à l'aide d'un endoscope (fibre optique) introduit par la bouche. On observe le trajet de la fibre sur un écran vidéo.

- Le TOGD ou transit gastroduodénal: Le transit oesogastroduodénal consiste à faire avaler au malade un liquide un peu épais, contenant de la baryte, produit opaque aux rayons X, pour visualiser, lors de la progression de ce liquide, l'œsophage, l'estomac et le duodénum. De nombreux clichés radiographiques sont effectués, permettant l'étude morphologique de ces organes.
Moins performant que la fibroscopie, cet examen reste toutefois très utile pour le diagnostic de la hernie hiatale : il s'agit de la remontée de la partie supérieure de l'estomac, à travers le diaphragme, jusque dans le thorax.

- Le test de l'intolérance aux PLV: Il existe un test qui se vend en pharmacie "Dialler*test" qui coute 21 Euros et qui permet de tester l'allergie grâce à un patch.


LES TRAITEMENTS

Attention, les traitements indiqués ici sont préscrits par des medecins, il est important de ne pas faire d'automédication. Le RGO doit être diagnostiqué. Il existe plusieurs catégories de médicaments:

- Les antisécrétoires: Leur rôle est d'empécher la sécretion d'acide dans l'estomac. Ils soulagent les douleurs de l'oesophagite. On les donne sous forme d'une prise journalière ou 4 fois par jour (tout dépend du médecin). On les trouve en France sous les noms suivants : Ranitidine, rani*plex, a*zantac, mo*pral ...(tous sous ordonnance)

-Les anti H2: Antagonistes de l'histamine (ra*niplex, ranitidine, a*zantac) : Les antagonistes de l'histamine ou anti-H2 contribuent à réduire l'acidité gastrique en inhibant une substance chimique (un type d'histamine) qui stimule les cellules productrices d'acide. Par conséquent, une quantité moindre d'acide est produite dans l'estomac. Il faut les prendre 30 minutes avant les repas, de sorte que leur effet de pointe soit atteint après le repas, lorsque l'estomac produit activement de l'acide. Ils peuvent aussi être pris avant l'heure du coucher pour prévenir les symptômes de RGO qui surviennent la nuit. Les anti-H2 sont principalement utilisés pour le traitement des brûlures d'estomac dans le RGO non compliqué.

- Les Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) (Mo*pral, omé*prazol) : Les IPP constituent la classe de médicaments suppresseurs de l'acidité la plus récente et la plus puissante. On les utilise pour accélérer la guérison des ulcères de l'œsophage et de l'estomac et pour traiter les problèmes de RGO fréquent. Ils agissent en inhibant le mécanisme de sécrétion d'acide dans les cellules qui tapissent l'estomac, ce qui réduit la production d'acidité. Les IPP interrompent la production acide plus complètement et plus longtemps que ne le font les anti-H2. Ils procurent un soulagement des symptômes et la guérison dans la plupart des cas, y compris en présence de symptômes d'ulcère grave et d'atteinte œsophagienne. Les IPP sont les médicaments les plus efficaces pour le traitement du RGO fréquent.

- Les pansements gastriques: Leur rôle est de tapisser la paroi de l'estomac et de l'oesophage afin de soulager instantanément la douleur. Ils sont prescrits après chaque tétée ou biberon. On les trouve sous les noms suivants : Gav*iscon (vente libre), poly*silane (vente libre), Phospha*lugel (vente libre). Il a été constaté par de nombreuses MM que certains pansements gastriques (gavi*scon pour ne pas le citer) donnait des gaz aux bébés. Certaines MM le donnent donc avec parcimonie, uniquement lors des crises de douleur de bébé.

- Les antivomitifs et accélerateurs de vidange gastrique: comme leur nom l'indique ils limitent les contractions de l'estomac et accélerent la vidange de l'estomac dans l'intestin. On les trouve sous les noms suivants: Moti*lium, Peri*dys (sur ordonnance).

- Les épaississeurs de lait et laits épaissis: Ils épaississent le lait afin que le contenu de l'estomac soit moins liquide et donc plus difficile à remonter. Conformes à la législation des aliments lactés diététiques (ALD) pour nourrisson, les laits anti-reflux ou pré-épaissis contiennent un agent épaississant, soit :
> de la farine de caroube (Al*ma AR, Mi*lumel AR, Nu*trilon AR, Ga*llia AR) ;
> de l'amidon précuit de riz (En*famil AR) ;
> de l'amidon précuit de maïs (Gui*goz confort, Ni*dal AR, Mo*dilac AR).
On les trouve uniquement en pharmacie et en 1er et 2ème age.
Les formules contenant de l'amidon n'épaississent qu'au contact de l'acidité gastrique, alors que celles contenant de la farine de caroube épaississent une fois chauffées, dès la préparation du biberon.

On trouve aussi des épaississeurs de lait, à rajouter une fois le biberon chauffé, sous le nom de Gu*milk à la caroube ou de gelopectose.

Les laits épaissis à la caroube ont tendance à accélerer fortement le transit intestinal (compensant ainsi la constipation engendrée par certains pansements gastriques).


Super long, mais ultra complet. Une pensée à notre fée clochette, dont le forum est très bien pour les bébés qui ont des difficultés de sommeil. :wink:

J'aimerais que les popines ayant connu le rgo puissent parler de leur experience, afin d'aider les prochaines confrontées à cette galère. Notamment celles qui ont allaité, car moi non et mes connaissances sont limitées sur le sujet. Le rgo est moins fréquent avec l'allaitement car:
- prises en plus petites quantités mais plus fréquentes. Le cardia est moins sollicité donc réagit mieux.
-moins acide le lait apaise les gorges malmenées, même si c'est le suc gastrique qui brule l'oesophage et non le lait, et que bébé allaité ou pas, les sucs gastriques sont les mêmes.
-le lait maternel se digère plus vite, donc reste moins longtemps dans l'estomac, donc sollicite moins le cardia.
Néanmoins, il existe des cas de rgo avec un allaitement, et comme on parle toujours de lait AR, il faut aussi prendre en compte que le changement de lait n'est pas toujours possible, et sur ce point, je sèche mais il est important que les copines qui savent gerer rgo et allaitement puisse donner leur experience :wink:
 

mape

New Member
#2
De la part de notre bel oiseau :wink: :

Cas cliniques

Allaiter un bébé souffrant de reflux gastro-oesophagien



La plupart des bébés régurgitent, en raison du manque de tonicité du cardia et de l’immaturité des mécanismes physiologiques de la vidange gastrique. De plus, les nourrissons ont une alimentation liquide dont le volume rapporté à leur poids est très important ; en effet, pour un adulte de 65 kg, la quantité de lait absorbée par un bébé de 5 kg correspondrait à environ 8 litres par jour. Une étude portant sur 948 enfants a montré que :

· la moitié des nourrissons de 3 mois régurgitaient au moins une fois par jour
· la fréquence maximum des régurgitations était observée à 4 mois chez 67% des enfants
· la prévalence des régurgitations passait de 61% à 21% entre 6 et 7 mois
· 23% des enfants régurgitaient au moins 4 fois par jour à 5 mois, contre 7% des enfants de 7 mois.
La plupart du temps, le reflux est donc un phénomène normal, physiologique, qui disparaîtra avec le temps et la prise régulière d’une position plus verticale (assise, puis debout).

Mais parfois, un bébé souffre d’un « réel » reflux gastro-œsophagien (RGO). Le contenu de l’estomac remonte chroniquement dans l’oesophage, qui sera irrité par le contact répété avec un liquide acide. Cela s’accompagne souvent de régurgitations, mais il peut arriver que le bébé ne régurgite pas et manifeste simplement sa souffrance par ses pleurs. Là aussi, ce phénomène se résoudra spontanément avec le temps, les symptômes disparaissant chez la plupart des enfants entre 9 et 12 mois. Chez certains enfants, le RGO sera associé à une autre pathologie (encéphalopathie, hernie hiatale…) ; ces enfants auront généralement besoin d’un traitement assez lourd au long cours, ou d’une intervention chirurgicale.


Symptômes les plus courants

· des régurgitations et/ou vomissements fréquents, présents dans 90% des cas
· des troubles importants du sommeil
· des pleurs fréquents et inconsolables
· un enfant agité pendant les tétées
· un bébé qui veut téter en permanence ou au contraire qui semble ne pas aimer téter

Rarement, le RGO peut devenir un problème de santé sérieux. Il peut provoquer une oesophagite, avec douleurs importantes à type de brûlures rétrosternales ascendantes, et parfois une inhalation de liquide gastrique (pouvant induire une infection pulmonaire, voire exceptionnellement le décès). Seront considérés comme des signes inquiétants, nécessitant une exploration :
· une prise de poids insuffisante
· des problèmes respiratoires : bronchite, toux, wheezing, pneumonie, épisodes d’apnée et de cyanose, étouffements
· une dysphagie, une irritation pharyngée, des crachements de sang
· des malaises, des pertes de connaissance
Une allergie peut être à l’origine du RGO, ou peut rendre sérieux un problème qui serait autrement bénin. Une étude portant sur 204 nourrissons souffrant de RGO a retrouvé une allergie aux protéines du lait de vache chez 41,8% d’entre eux. Les auteurs recommandaient de rechercher l’existence d’une telle allergie (ou d’une allergie à un autre aliment) chez tous les bébés présentant un sérieux problème de reflux. Le tabagisme passif peut aussi jouer un rôle ; une étude a retrouvé une corrélation linéaire entre l’importance de la tabagie passive à laquelle l’enfant était exposé et la fréquence des épisodes de reflux chez l’enfant ; les auteurs notaient que les mères qui allaitaient étaient moins souvent fumeuses que les mères qui donnaient un lait industriel (18,2% contre 34%).

Des examens complémentaires peuvent éventuellement être effectués. Leurs résultats ne sont pas toujours probants, et ces examens sont perturbants pour l’enfant. Ils devraient donc être réservés aux cas de RGO sévère.
· la pHmétrie oesophagienne nécessite la pose d’une sonde oesophagienne pendant au moins 18 heures
· le TOGD décèlera une malposition du cardia, une hernie hiatale, une anomalie de la vidange gastrique, une oesophagite sévère
· l’endoscopie permettra d’objectiver l’oesophagite et de préciser sa gravité

L’allaitement peut et doit être poursuivi lorsqu’un enfant souffre d’un RGO. Des études ont montré que le RGO était moins fréquent chez les enfants allaités, et que les symptômes en étaient moins sévères. Le travail musculaire des structures buccales est beaucoup plus important pendant la tétée au sein que pendant la prise d’un biberon, ce qui a un impact sur le tonus musculaire de l’œsophage et de l’estomac. Le lait humain se digère plus vite et plus facilement que le lait industriel ; moins le lait passe de temps dans l’estomac, et plus le risque de reflux est bas. Le pH gastrique après absorption de lait humain est plus bas qu’après absorption de lait industriel, ce qui accélère encore la vidange gastrique chez l’enfant allaité. Une étude de Heacock et al, portant sur 37 enfants allaités et 37 enfants nourris au lait industriel, a analysé la survenue du reflux dans les 4 heures suivant un repas. Il y a eu 83 épisodes de reflux chez les enfants allaités, contre 144 chez les enfants nourris au lait industriel. Par ailleurs, le lait maternel est une substance humaine ; en cas d’inhalation bronchique, il posera moins de problèmes que le lait industriel.


Les mesures thérapeutiques de base

Avoir un bébé qui souffre de RGO n’est pas facile à vivre pour les parents. Ils pourront se sentir totalement incompétents devant ce bébé qui pleure pendant des heures, et qui semble inconsolable. La mère pourra penser que son bébé souffre à cause de son lait. Vous pourrez la rassurer en lui disant que le lait maternel est ce qu’il y a de mieux pour son bébé en pareil cas. Les mesures suivantes seront utiles :
· Garder l’enfant en position verticale pendant et après les tétées. La gravité aidera à éviter les remontées acides. Porter l’enfant régulièrement dans un porte-bébé qui le maintient en position verticale, en veillant à éviter une compression abdominale. Le mettre au sein en faisant en sorte qu’il ait la tête plus haut placée que le tronc. Porter souvent le bébé. Pleurer régulièrement augmente le risque de reflux. Ne pas trop serrer les couches (préférer les couches qui s’attachent sous l’ombilic). Se méfier des « maxi-cosis » dans lesquels l’enfant est tassé sur lui-même.

· Lui faire faire des rôts à plusieurs reprises pendant la tétée, surtout s’il tète goulument. Moins il aura d’air dans l’estomac, moins il risquera d’avoir un reflux.

· L’augmentation de la fréquence des repas et la diminution de leur volume n’a pas réellement fait la preuve de son efficacité, mais semble cependant être une mesure de bon sens : un estomac moins rempli débordera moins volontiers qu’un estomac distendu par un volume important de liquide. Préférer donc les petites tétées fréquentes. Le lait coulera moins vite et le bébé avalera moins d’air. Si nécessaire, ne donner à l’enfant qu’un seul sein par tétée.

· Eviter de donner à l’enfant tout liquide non indispensable ; proscrire tout particulièrement les jus de fruit acides.

· Certains bébés souhaitent téter souvent parce que le fait d’avaler du lait diminue l’acidité œsophagienne en tamponnant les sécrétions gastriques, et que la succion a un effet calmant. D’autres enfants comprendront rapidement que le fait de manger est suivi de manifestations douloureuses, et pourront refuser de téter. Dans ce cas, il sera utile de varier les positions d’allaitement, de marcher pendant que l’enfant tète, d’avoir beaucoup de contacts physiques avec lui.

· En cas de RGO sévère, un traitement postural sera institué. L’enfant sera placé pour dormir en position ventrale déclive à 30° jusque vers environ 5-6 mois, maintenu par un harnais. Par la suite, l’enfant tolérant souvent mal le harnais, la tête du lit sera surélevée par des cales.


Les traitements médicamenteux

La nécessité d’un traitement médicamenteux doit être soigneusement pesé ; il représente en effet une contrainte importante, et il interfèrera de façon importante avec l’allaitement. Force est de constater que les régurgitations sont abusivement hypermédicalisées en France, ce qui est inquiétant dans la mesure où les traitements ne sont pas dénués d’effets iatrogènes. Une enquête effectuée en 1996 dans les Yvelines a montré que 32% des enfants de moins de 6 mois avaient un traitement anti-reflux, 90% de ces enfants recevant du cisapride (Prépulsid®).

A priori, un traitement médicamenteux anti-reflux n’est pas indispensable chez un enfant dont la croissance est normale, et qui ne présente pas de symptômes indiquant des complications pulmonaires, sauf si les manifestations douloureuses sont importantes.

Epaissir le lait est encore fréquemment recommandé ; on recommandera alors de donner à l’enfant un épaississant avant les tétées (caroube, Gélopectose®, mucilage : Gulmik®, amidon de maïs : Magic Mix®). Des études ont toutefois montré que cela n’avait guère d’impact sur la symptomatologie d’un RGO sévère. En cas de régurgitations, le lait épaissi est nettement plus agressif pour la muqueuse œsophagienne que le lait seul. Par ailleurs, l’épaississement du lait a pour principal effet d’induire une constipation qui peut éventuellement aggraver le RGO. Ces épaississants peuvent améliorer la symptomatologie douloureuse, tout en laissant évoluer le RGO à bas bruit, ou aggraver l’ensemble du tableau. Une étude de Dietsch et coll a suivi 413 enfants souffrant de RGO. Chez les enfants de moins de 4 mois (n = 147, dont 19% étaient exclusivement allaités, et 12,2% étaient partiellement allaités), 87% de ceux qui avaient une alimentation épaissie régurgitaient contre 58% des enfants dont l’alimentation n’était pas épaissie. La diversification n’avait pas non plus d’impact favorable : 71,4% des enfants qui avaient une alimentation diversifiée régurgitaient, contre 57,7% des enfants qui ne consommaient que du lait.

Allaiter un bébé souffrant d’un RGO

Breastfeeding a baby with gastric reflux. Anonymous.
B Rev 1998 ; 6(2), 23-25.

L’accouchement de cette mère a été normal, et l’enfant a pris le sein rapidement et facilement. Cependant, la mère s’est présentée en consultation 15 jours après le retour au domicile, en raison des pleurs incessants de l’enfant. L’examen clinique et l’examen détaillé de la pratique d’allaitement n’ont rien retrouvé d’anormal. La mère est repartie avec un certain nombre de suggestions destinées à l’aider à calmer son bébé (massages, bercement…). Toutes se sont avérées totalement inefficaces.

L’enfant n’était calme que lorsqu’il était au sein. Avec le temps, le bébé a commencé à régurgiter de plus en plus abondamment. Lors de la seconde consultation, 9 semaines après la naissance, l’enfant ne dormait quasiment pas de toute la journée, et il se réveillait fréquemment la nuit pour téter. Il pleurait la majeure partie du temps où il n’était pas au sein, et régurgitait de grandes quantités de lait maternel. Le pédiatre a prescrit du Prépulsid et un épaississant. Ce traitement a réduit la fréquence et l’abondance des régurgitations, mais pas la durée quotidienne des pleurs de l’enfant (jusqu’à 14 heures par jour). La mère était très inquiète et démoralisée. Elle a essayé d’éliminer de son alimentation un certain nombre d’aliments, sans aucun effet sur le comportement de son bébé.

La situation a perduré ainsi pendant des mois. Par moments, la mère se sentait au bord de la dépression, et avait très peur d’agresser son enfant. Elle a consulté un certain nombre de professionnels de santé, mais tous lui ont répondu qu’il n’y avait rien d’autre à faire que de poursuivre le traitement anti-reflux, de prendre son mal en patience et d’attendre que les choses aillent mieux. Elle a cependant poursuivi l’allaitement, y compris après la reprise de son travail. Les choses ont commencé à s’améliorer nettement lorsque l’enfant a atteint l’âge de 9 mois. Il a été sevré à 11 mois, et à 13 mois le problème était presque totalement résolu.

Avec le recul, la mère pense que les choses auraient été plus faciles à supporter si elle avait pu parler des difficultés qu’elle vivait avec son enfant, et exprimer ses sentiments de frustration, d’impuissance, de colère et de culpabilité. Il est important de se souvenir que, lorsqu’une mère affronte une situation de cet ordre, qui la fait se sentir la plupart du temps totalement incompétente en tant que mère, elle a besoin de davantage que de quelques phrases lénifiantes pour éviter de sombrer dans une sévère dépression ; seule une écoute patiente, chaleureuse et attentive lui permettra d’exprimer son vécu ; cela vous permettra en outre de voir avec elle si une aide plus spécialisée ne serait pas utile (remise en question du traitement de l’enfant, soutien psychologique ou traitement anxiolytique chez la mère…).

Les accélérateurs de la vidange gastrique n’ont pas démontré d’efficacité significative sur la fréquence des épisodes de reflux, mais ils ont un impact sur la pHmétrie gastrique. Le métoclopramide (Primpéran®) n’est réellement efficace qu’à partir d’une posologie potentiellement toxique provoquant de fréquents effets iatrogènes neurologiques, raison pour laquelle il est à déconseiller. Le dompéridone (Motilium®) a démontré une efficacité à une posologie de 0,8 à 2 mg/kg/jour. Le cisapride (Prépulsid®) peut être utilisé à la posologie de 0,6 à 0,8 mg/kg/jour (avec surveillance de l’espace QT par ECG).

Les antiacides (sels d’aluminium, de calcium, de magnésium, sucralfate, smectites…) ont pour rôle de diminuer les symptômes d’oesophagite, et en particulier les manifestations douloureuses. L’oesophagite peut en effet aggraver le manque de tonus du cardia, et favoriser le RGO. Leur effet clinique reste peu étudié ; ils ont peu d’effets secondaires.

Les antisécrétoires (cimétidine, ranitidine, oméprazole) ne sont normalement pas utilisés en pédiatrie. Bien que peu d’effets secondaires aient été signalés chez des bébés traités avec ces molécules, ils seront réservés aux cas de RGO sévères, ayant résisté aux autres traitements, sous contôle endoscopique régulier, et pendant un temps aussi court que possible.


Références – Bibliographie :

· Gastroesophageal reflux or the spitty baby. C Magill Vlastos. Northern LLLights 1998, n°106.
· Breastfeeding the baby with gastroesophageal reflux. L Barmby. New Beg, Nov-Dec 1998, 175-76.
· Abus sur les reflux. Que Choisir 1998 ; 353 : 38-40.
· Influence of breast versus formula milk on physiological gastroesophageal reflux in healthy newborn infant. HJ Heacock, HE Jeffery, JL Baker and M Page. J Pediatr Gastroenterol Nutr 1992 ; 14 : 41-46. LLLettre des AM n°15, p.19.
· Gastroesophageal reflux and cow’s milk allergy in infants : a prospective study. G Iacono, A Carroccio, F Cavataio et al. J Allergy Clin Immunol 1996 : 97 : 822-27.
· Clinical and pH-metric characteristics of gastro-oesophageal reflux secondary to cow’s milk protein allergy. F Cavataio, G Iacono, G Montalto et al. Arch Dis Child 1996 ; 75(1) : 51-56.
· Environmental tobacco smoke exposure and gastroesophageal reflux in infants with apparent life-threatening events. B Alaswad, PL Toubas, JE Grunow. J Okla State Med Assoc 1996 ; 7(89) : 233-37.
· Prise en charge diététique du reflux gastro-oesophagien de l’enfant. J Dietsch, C Ezingeard, JP Chouraqui. Revue Internationale de Pédiatrie 1995 ; 260 : 58-62.
· Traitement médicamenteux du RGO de l’enfant. D Turck. Revue Internationale de Pediatrie 1995 ; 260 : 63-65.
· Prépulsid et allongement de l’espace QT. C Tahiri. J Pediatr Puériculture 1998 ; 11 ; 422-28.
· Le reflux gastro-oesophagien du nourrisson. P Foucaud, E Araujo, A de Truchis, S Jegaden, M Bellaiche, N Boige. Les Cahiers de la Puéricultrice 1997 ; 134 : 4-20.



Traité de l'allaitement maternel, p. 43

Un dépistage ou un traitement pour le RGO devrait être envisagé seulement si les régurgitations sont accompagnées d'un gain de poids insuffisant, d'une perte de poids, d'étouffements sérieux ou d'une maladie pulmonaire.

On parle de RGO lorsque le contenu de l'estomac remonte jusque dans l'oesophage, ce qui est un pb de santé potentiellement sérieux pour certaines personnes. Cependant, les spécialistes reconnaissent que les régurgitations sont normales chez un grand nombre de bébés pendant leur première année de vie, qu'elles ne sont pas un signe de pb de reflux pour plus tard et que, habituellement, elles s'arrêtent spontanément lorsque bébé grandit ( Sutphen, 1990 ).

Un dépistage ou un traitement pour le RGO chez un bébé allaité qui régurgite peut nuire à l'allaitement et entraîner des interventions médicales inutiles. Offrir des aliments solides dans le but d'épaissir le contenu de l'estomac du bébé afin d'éviter les régurgitations, lorsqu'il est âgé de moins de 6 mois, peut perturber l'allaitement, car ces aliments remplace le lait maternel dans son alimentation et la production lactée de la mère peut diminuer.
L'introduction prématurée d'aliments solides peut également mettre la santé du bébé en danger, car il est possible que des aliments solides régurgités, irritants les tissus corporels, soient aspirés dasn les poumons du bébé. Selon les experts sur le sujet, les examens médicaux pour détecter les pb de reflux ne sont pas indiqués chez le bébé de moins de 1 an sauf si, en plus des régurgitations, le bébé a un gain de poids insuffisant ou s'il maigrit, s'étouffe sérieusement ou manifeste des symptomes de maladie pulmonaire ( Stutphen, 1990 )

Passer de l'allaitement maternel au lait artificiel, ce qui est parfois recommandé pour le bébé soupçonné d'avoir des reflux, peut empirer les régurgitations au lieu de les diminuerk. Les recherches ont démontré que les bébés allaités ont tendance à avoir moins de crises de reflux que les bébés nourris au lait artificiel ( Heacock et al., 1992 ). L'explication est peut-être que l'une des causes du reflux est le délai que prend l'estomac à se vider, et on sait que le lait maternel se digère deux fois plus vite que le lait artificiel ( Ewer et al., 1994 ).
 

mimose

Elle a planté sa toile de tente dans un petit coin
#3
Merci Mape je suis sure que ça aidera plein de mamans en détresse !
Bisous
Mimose
 

CeNedra

Femiboardeuse forever !!!
#4
bon... ouf, je viens de finir

nous on est en plein tests avec Quentin, je vous dirais...

Merci Mape ^^ tu es adorable, une vraie maman pour nous ;)
 

Uthetoon

Modé-Animatrice
Membre du personnel
#5
Merci Mape... Je viens de réaliser que les 3/4 des symptômes décrits se retrouvent chez mon Doudou :?

J'vais aller voir un pédiatre en rentrant sur Paris je pense :oops: